L’Artsakh (le Haut-Karabagh) : le grand absent de la Déclaration de Washington

Communiqué du Cercle d’amitié France-Artsakh

Le vendredi 8 août, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont signé à Washington une déclaration d’intention d’un accord de paix présentée comme historique. Mais derrière l’apparente volonté de stabiliser le Caucase du Sud, ce texte laisse de côté des questions essentielles, compromettant ainsi les perspectives d’une paix juste et durable.

Le Cercle salue la volonté affichée par les autorités arméniennes de parvenir à un accord de paix, démarche qui témoigne d’une aspiration sincère à ouvrir une nouvelle ère pour la région. Le Cercle exprime, cependant, son regret que la déclaration n’évoque ni le droit au retour des réfugiés arméniens du Haut-Karabagh, victimes du nettoyage ethnique mené par l’Azerbaïdjan en septembre 2023, ni la libération des prisonniers de guerre arméniens toujours détenus à Bakou. Elle reste également silencieuse sur la protection du patrimoine culturel arménien en Artsakh, aujourd’hui gravement menacé de destruction ou d’appropriation.

Autre point alarmant : la demande conjointe des ministres arménien et azerbaïdjanais adressée à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) concernant « la dissolution du processus du Groupe de Minsk de l’OSCE et des mécanismes connexes ». Même si la structure est inopérante depuis cinq ans, cette initiative, si elle est acceptée, privera définitivement la communauté internationale d’un cadre multilatéral pour résoudre les questions non réglées du conflit du Karabagh.

La déclaration prévoit également la mise en œuvre, sur le territoire arménien, de la « Route Trump pour la paix et la prospérité internationales », incluant « une communication sans entrave entre la partie principale de la République d’Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan à travers le territoire de la République d’Arménie ». De fait, ce corridor reliera l’Azerbaïdjan à la Turquie et renforcera nécessairement la position stratégique de ces deux Etats dans la région. Le Cercle exprime ses vives inquiétudes face au risque d’un déséquilibre accru des forces, déjà défavorable à l’Arménie.

« L’Histoire de notre vieux continent européen nous rappelle qu’une paix à tout prix n’est pas le meilleur garant d’une paix durable, et que l’illusion selon laquelle satisfaire l’agresseur calmerait nécessairement ses appétits a été démentie à maintes reprises. Si nous acceptons cette vérité dans le contexte du conflit russo-ukrainien, nous devons aussi admettre qu’elle s’applique pleinement au conflit du Karabagh — grand absent de la déclaration d’intention pour la paix » — a indiqué François Pupponi, Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh.

Contact presse :

secretariat@france-artsakh.fr