Le 10 avril 2023 marque le 31ème anniversaire du massacre de Maragha, l’une des pages les plus tragiques et les plus horribles de l’histoire de la première guerre du Karabagh.
Le 10 avril 1992, les forces armées azerbaïdjanaises, après des bombardements continus et intenses, ont envahi le village de Maragha de la région de Martakert en Artsakh et ont brutalement massacré la population civile locale. Plus de 50 civils innocents ont été brutalement tués et torturés à mort, des dizaines de villageois, dont des femmes et des enfants, ont été pris en otage, dont certains ont été brutalement assassinés en captivité, tandis que le sort de 19 personnes reste inconnu à ce jour. Deux semaines après ces horribles événements, le village a de nouveau été attaqué et les habitants, qui étaient revenus pour enterrer leurs proches, ont été victimes de nouvelles brutalités de la part des forces armées azerbaïdjanaises.
Le massacre de Maragha s’inscrivait dans la continuation des violences et des déportations commises contre la population arménienne de Soumgait, de Bakou, de Kirovabad et d’autres villes de l’Azerbaïdjan soviétique, ainsi d’Artsakh du Nord, dont l’objectif était d’étouffer la revendication légale et légitime d’autodétermination des Arméniens d’Artsakh, de les priver de leur patrie par un nettoyage ethnique et par une déportation forcée de la population.
Bien que les atrocités commises à Maragha aient été constatées et détaillées par les organisations de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch et Amnesty International, l’absence de qualification politique appropriée par les organisations internationales compétentes et l’impunité de ce crime ont préparé un terrain fertile pour de nouvelles agressions par l’Azerbaïdjan, et pour la poursuite et le renforcement de la politique anti-arménienne de ses dirigeants. En conséquence, fort dans son impunité, l’Azerbaïdjan a ensuite déclenché deux nouvelles guerres à grande échelle contre la République d’Artsakh, en avril 2016 et en septembre 2020, commettant de nouvelles atrocités et crimes de guerre contre les Arméniens d’Artsakh, des violations flagrantes des droits de l’Homme et du droit international humanitaire et occupant de nouveaux territoires plus vastes de la République d’Artsakh.
Aujourd’hui encore, au mépris de l’ordonnance de la Cour internationale de Justice appelant à mettre fin sans délai au blocus de l’Artsakh, l’Azerbaïdjan continue de mener sa politique criminelle et génocidaire sous le regard de l’humanité maintenant la population de l’Artsakh sous blocus illégal depuis 120 jours, privant celle-ci de conditions de vie élémentaires, provoquant une crise humanitaire et tendant à mettre à exécution son plan criminel de nettoyage ethnique de l’Artsakh par le biais de procédés terroristes.
Nous appelons une fois de plus tous les acteurs internationaux à reconduire l’Azerbaïdjan dans un cadre légal et constructif par des mesures concrètes et effectives pour faire cesser les crimes des autorités azerbaïdjanaises en évitant ainsi d’en être des témoins silencieux voire les complices et en obligeant le régime autoritaire de ce pays à respecter le droit international et ses engagement internationaux.