Dans sa lettre, le ministre des Affaires étrangères expose les problèmes humanitaires en Artsakh causés par le blocage par l’Azerbaïdjan du corridor de Latchine et l’impact négatif des perturbations de l’approvisionnement en gaz naturel et en électricité sur la vie quotidienne de la population ainsi que l’économie de la république.
Il y est souligné que le blocus n’est pas la première tentative de l’Azerbaïdjan de réaliser un nettoyage ethnique en Artsakh, et s’inscrit dans la continuité de l’agression déclenchée par l’Azerbaïdjan en 2020, à la suite de laquelle une partie importante du territoire de l’Artsakh a été occupée, 38 000 personnes devenant réfugiés et/ou déplacés.
Le ministre note que le rejet par l’Azerbaïdjan de la proposition du gouvernement d’Artsakh de procéder à une surveillance internationale indépendante de la mine de Kashen représente une preuve supplémentaire du fait que « l’action de protestation » menée par les services spéciaux azerbaïdjanais poursuit un objectif foncièrement différent : prendre sous contrôle total le corridor de Latchine, en violation de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020.
Il y est également noté que les affirmations fallacieuses de l’Azerbaïdjan selon lesquelles la route est ouverte à toute circulation sont réfutées par le fait que du 12 décembre 2022 à ce jour aucun véhicule appartenant aux résidents de l’Artsakh n’a traversé le corridor de Latchine. En fait, seuls les véhicules du CICR ainsi que du contingent russe de maintien de la paix sont autorisés à traverser la voie bloquée. De plus, à défaut de convaincre la communauté internationale du caractère prétendument écologique de la « manifestation », les autorités azerbaïdjanaises affirment que les événements qui se déroulent dans le corridor de Latchine relèvent de leur politique interne, dont elles n’ont à discuter avec quelque pays tiers. Il est évident pourtant que toutes les actions susmentionnées de l’Azerbaïdjan poursuivent un seul objectif : le nettoyage ethnique de l’Artsakh.
Dans sa lettre, le ministre des affaires étrangères, Sergueï Ghazarian, exhorte les ambassadeurs étrangers accrédités en Arménie à présenter à leurs gouvernements la réalité. La lettre dit en particulier : « Nous vous exhortons à transmettre à votre gouvernement notre appel à prendre des mesures efficaces, y compris l’imposition de sanctions ou l’utilisation d’autres instruments de pression, visant à lever le blocus de l’Artsakh et à empêcher les intentions criminelles de l’Azerbaïdjan ».